Déclarez, déclarez, il en restera toujours quelque chose pour les impôts !

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Auteur Par Véronique JEANDE
Déclarez, déclarez, il en restera toujours quelque chose pour les impôts !

 

 

La loi de finances pour 2020 est comme habituellement un pavé indigeste. Au point que beaucoup n’ont pas perçu qu’elle avait institué l’obligation de déclaration volontaire des contribuables concernant leurs biens immobiliers et plus spécialement leurs conditions d’occupation.

Le motif officiel est que la suppression progressive de la taxe d’habitation pour les résidences principales jusqu’en 2023, date de sa suppression générale, laissait subsister cette taxe pour tous les autres immeubles d’habitation comme les résidences secondaires.

Et donc que, selon l’administration, il fallait que les contribuables propriétaires déclarent d’eux-mêmes avant le 30 juin 2023 la situation d’occupation (habitation principale ou locative) de leurs biens immobiliers.

À cet effet dans une case « gestion de vos biens immobiliers » prévue dans l’espace personnel de chacun sur « impôts.gouv », il est prévu, à partir des éléments que la Direction Générale des Finances possède déjà sur les immeubles (notamment grâce aux déclarations sur les revenus fonciers), de les compléter par des éléments relatifs à l’occupation.

 

Qui est concerné ? : les propriétaires, les indivisaires, les usufruitiers, les personnes morales (Sociétés civiles immobilières) et physiques.

Pour quels biens ? : tous les immeubles occupés par le propriétaire en résidence principale, toutes les résidences secondaires, tous les immeubles loués, tous les biens vacants.

Que déclarer ? : si les propriétaires occupent eux-mêmes ou si les biens sont loués même saisonnièrement, l’identité des occupants (locataires ou hébergés gracieusement) et la période d’occupation.

Par contre la déclaration du montant des loyers est facultative.

Comment déclarer ? : se rendre sur le site « impôts.gouv.fr », y ouvrir son espace personnel (remplir numéro fiscal et mot de passe) puis aller sur le service en ligne « Gérer mes biens immobiliers » sur lequel figurent déjà en principe les biens et qui peut donner des informations sur ce qu’il y a à déclarer.

La question est de l’illectronisme, néologisme pour illettrisme numérique, ou de l’absence d’outil électronique (ordinateur, tablette, smartphone) qui touche jusqu’à 23 % de la population. Dans ce cas la Direction générale des impôts recommande un numéro de téléphone d’assistance (0 800 491 401) ou de se rendre dans ses bureaux (ce qui n’est pas compatible avec toutes les situations physiques ou mentales).

Quand déclarer ? : avant le 30 juin 2023 et à chaque changement de situation.

Quelle est la sanction ? : l’absence de déclaration ou une déclaration incomplète ou erronée est passible d’une amende de 150 €. Elle est peu dissuasive en fait vu les conséquences de la déclaration quant aux renseignements donnés sur son patrimoine et ses revenus (au moins potentiels si les loyers ne sont pas déclarés) ; la comparaison avec les déclarations de revenus est vite faite par exemple.

 

L’administration des impôts complète ainsi ses fichiers pour peaufiner sa connaissance des contribuables effectifs ou potentiels. N’oublions pas le cadastre et le Service de publicité foncière etc. Mais quelle efficacité aura une auto-déclaration avec une petite sanction ?

 

Alain Provansal
Avocat Honoraire
Fondateur de la SELARL PROVANSAL D’JOURNO GUILLET ET ASSOCIÉ

 

 

Cet article a été écrit pour le site Eurojuris France,
sur lequel il a été publié.

 

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